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- Interview -

Carole Hubscher,

et ses traits de génie

Tout y est joliment présenté et parfaitement taillé, bienvenue dans la maison de Haute Écriture Caran d’Ache qui s’est dessinée un remarquable succès depuis plus d’un siècle. Derrière ces crayons, gouaches et stylos de qualité se cache une femme pour qui la destinée était presque toute tracée.

Être Présidente de Caran d’Ache, c’est d’abord une évidence héréditaire mais est-ce une envie que vous aviez depuis toujours ?
En 2012, quand mon père s’est arrêté de travailler, j’ai pris sa succession et depuis je suis vraiment épanouie dans mon travail. J’ai eu plusieurs expériences aux Etats-Unis et en Suisse mais la marque Caran d’Ache m’a toujours passionnée. Ce qui me plaît, ce sont ses produits et la diversité de ses clients. On s’adresse à des enfants, des adultes, des artistes amateurs ou con rmés et tous veulent s’offrir une belle plume.

Qu’avez-vous apporté à l’entreprise depuis que vous la dirigez ?
En interne, le Management a évolué vers plus de responsabilités pour chacun. A l’externe, la communication s’est développée avec un nouveau logo, une marque plus cohérente. Mon père était extrêmement discret mais moi je pars du principe qu’avec une histoire comme la nôtre, une excellente réputation dans le monde entier et une vraie manu- facture «swiss made», il faut parler de ces belles valeurs.

Pensez-vous que le succès de la marque est dû au « swiss made »?
Oui effectivement, ça y contribue beaucoup. Le savoir-faire qu’on a en Suisse et le niveau d’exigence en termes de qualité et de fabrication sont très importants et ces facteurs plaisent à nos clients.

Quels sont les derniers projets qui ont surpris et séduit vos clients ?
Il y a cinq ans, nous avons lancé des bars à couleurs, inspirés du monde de la cosmétique. Chacun peut créer son propre assortiment de crayons, feutres, teintes de peinture.

Picasso utilisait vos crayons et plus récemment Barack Obama a été vu avec un stylo Caran d’Ache à la main, c’est une incroyable publicité pour vous...

Oui, on a la chance et le plaisir de compter un panel de personnalités parmi nos clients. C’est clairement une fierté.

À une époque où l’on ne communique presque plus que par les écrans, vendre des stylos est un business difficile ?
Forcément, c’est une concurrence mais c’est complémentaire. Je ne connais personne qui n’a pas son stylo en poche pour écrire une petite note rapide, une jolie lettre, un mot de remerciement... Aujourd’hui, on ne peut plus se passer des nouvelles technologies mais des crayons non plus !

Propos recueillis par Anouk Julien-Blanco

ÉRIC VITUS

LE « MONSIEUR COULEUR »

DE CARAN D’ACHE

Éric Vitus est responsable du laboratoire de recherche et développement des couleurs chez Caran d’Ache depuis 27 ans.

Comment créez-vous les coloris de la palette Caran d' Ache et à quelle fréquence ?
Nous n’en sortons pas forcément tous les ans. Les couleurs naissent souvent au lancement d’un nouveau produit ou d’une nouvelles gamme. L’inspiration vient de partout, de ce que nous observons tous les jours.

Combien de temps de travail nécessitent vos créations ?
Si c’est une teinte, le travail s’étale sur plusieurs mois. Mais si c’est une gamme, comme « Luminance » qui répond à une norme très stricte au niveau de la résistance à la lumière, il faut plusieurs années de recherche. Pour être certains de la qualité, les échantillons ont été exposés sous le soleil du désert de l’Arizona pendant une centaine de jours !

Y a t-il des couleurs tendance ?
Il y a effectivement des modes mais contrairement au textile, nos produits vivent des dizaines d’années. Depuis quelques temps, le fluo marche très fort, nous avons explosé nos ventes de gouaches.

Vous proposez plus de 400 couleurs chez Caran d'Ache, y en a t-il une qui se démarque dans les ventes ?
Paradoxalement, le blanc est la couleur la plus vendue, car elle permet de produire des dégradés et des nuances différentes. Et la couleur la plus utilisée est le noir. Quand on observe les boîtes usagées, le crayon noir est toujours le plus usé.

Les ventes de couleurs varient-elles en fonction des pays ?
Absolument. Les couleurs sont liées à la culture et à l’environnement dans lequel on évolue. Par exemple, les habitants du Sahara vont certainement consommer plus de jaune que de vert. Les couleurs vives, comme le rouge, sont très présentes en Asie. En Europe, nous sommes plus sobres dans nos choix de teintes.



 

 

Images

Séchage de capsules de Supracolor

©Caran d'Ache

Emballage des Pastels Cubes

©Caran d'Ache

Carole Hubscher

©Caran d'Ache

Remplissage des paniers de mines de graphite pour le trempage

©Caran d'Ache

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