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La Green Tech
permettra-t-elle

à la planète de tourner plus ronde ?

Qui aurait prédit l’alliance entre la nature et le numérique ? Preuve de l’émergence d’un nouveau monde, les frontières entre réel et virtuel sont abolies. Si bien que l’éclosion d’un écosystème à la confluence entre innovations technologiques et transition écologique, esquisse un nouveau mouvement, encore balbutiant mais teinté de promesses plus vertes. Décryptage d’un modèle qui contribue au quotidien à changer le monde…

NOM DE CODE : GREEN TECH...

L’alliance entre le numérique et l’écologie est porteuse d’opportunités aussi compliquées qu’exaltantes. Loin d’être une tendance, elle est l’avenir. Mais pour que la prise de conscience ne soit pas exclusivement réservée aux acteurs du secteur, elle se doit d’être démocratisée et expliquée. La thématique de notre numéro, suscitait l’intérêt pour ce réseau thématique en plein essor. La transition écologique est un horizon incontournable pour nos sociétés, le numérique quant à lui, le catalyseur de notre époque. L’une a le but à atteindre, l’autre le chemin à emprunter. La Green Tech, parfois aussi appelée Clean Tech ou Eco Tech, est née au cours de la dernière décennie, au croisement entre la révolution numérique (technologies de pointe et objets connectés) et la transition environnementale (innovation écologique). Le cabinet de conseil américain Clean Edge (auteur du livre The Clean Tech Revolution) en propose une bonne synthèse :

  • L’utilisation des ressources naturelles, de l’énergie, de l’eau et des matières premières dans une perspective d’amélioration importante de l’efficacité et de la productivité.
  • La création systématique de moins de déchets ou de toxicité reliés.
  • La garantie d’assurer une performance identique ou supérieure dans le résultat souhaité par rapport aux technologies traditionnelles et une amélioration du profit des utilisateurs.

Plus largement, les champs d’actions sont multiples et couvrent des secteurs pluriels :

  • L’industrie énergétique : le solaire, le photovoltaïque, l’éolien, la géothermie
  • L’industrie alimentaire, l’agriculture
  • La biosurveillance (de l’air, du sol, de l’eau)
  • L’industrie automobile et les transports l’essor des véhicules hybrides ou tout électrique
  • L’architecture et l’urbanisme
  • La réduction du gaz à effet de serre et la protection à long terme de l’environnement

LA RUÉE VERT L'OR VERT : ENTRE ASCENSION ET DISTORSION

Ainsi, ce business bourgeonnant des Green Tech dessine une constellation toujours plus dense de grandes entreprises et de start-ups. Le credo qu’elles partagent : l’usage du numérique pour la réussite de la transition environnementale. Ici et là, l’industrie se veut florissante et les investissements ne cessent d’atteindre des sommets. Les États-Unis, pionniers de l’or vert exploitent le filon depuis de nombreuses années. Ceux-là même qui avaient transformé la Silicon Valley californienne en pépinière de start-ups appelées à transformer le monde. Même si la Chine semble prendre le relai, les ambitions affichées par l’Union européenne restent uniques. COP 21, plan Juncker, Winter Package, loi de transition énergétique. Cependant, si les horizons passent au vert certaines contraintes demeurent. « Elles se veulent géopolitique avec le quasi-monopole de certains pays sur les métaux rares, indispensables à la fabrication des smartphones, des batteries de voitures électriques mais aussi les éoliennes ou les panneaux solaires », explique Inès Leonarduzzi, fondatrice et présidente de Digital for the Planet.

« Face à l’épuisement des ressources de pétrole, les armées cherchent à se tourner vers d’autres énergies pour conserver leurs leviers de pouvoir sur le plan international. Des enjeux politiques qui modifient les règles et l’identité des acteurs centraux sur l’échiquier des énergies. » Mais qui pose également question sur la protection environnementale puisque « ces matériaux rares et précieux, s’ils sont une ressource décarbonée — c’est-à-dire qu’elle n’émet pas de CO2 — détruisent par ailleurs les sols et consomment une quantité significative de ressources naturelles comme l’eau. »

BIOMIMÉTISME : « PRENEZ VOS LEÇONS DANS LA NATURE, C'EST LÀ QU'EST NOTRE FUTUR. »

Certes, faire de la prospective est toujours un défi, car comment anticiper le futur. Peut-être suffit-il de regarder du côté de la nature, bien plus high-tech qu’on ne le croit. S’il est difficile de prédire l’avenir, tirons les leçons de nos prédécesseurs et de leur approche visionnaire. Au XVIᵉ siècle, Léonard de Vinci avait déjà saisi à quel point l’observation du vivant pouvait conduire à des progrès techniques. En observant l’anatomie des oiseaux, le génie italien invente l’ornithoptère une machine volante activée par propulsion humaine. Aujourd’hui, on parle de biomimétisme ou bio-inspiration pour représenter toutes les ingénieries inspirées du vivant ou comment observer la nature (animaux, plantes, micro-organismes, écosystèmes, formes, compositions, processus, interactions), et tirer parti des solutions et inventions qui y sont produites. Le terme apparaît pour la première fois en 1969, sous la plume du biophysicien Otto Schmitt, mais il prend son essor avec la publication en 1997 du livre Biomimétisme - Quand la nature inspire des innovations durables, par la biologiste américaine Janine Benyus.

En résumé, on ne copie pas la nature, mais on s’en inspire. « Plus nous nous rapprocherons de la nature, plus nous aurons de chance d’être acceptés sur cette Terre dont nous ne devons jamais oublier que nous ne sommes pas les seuls propriétaires », Janine Benyus.

Elle y définit le concept comme « l’émulation consciente du génie de la vie, l’innovation inspirée par la nature ». En prenant les systèmes biologiques comme modèle, il devient possible de réconcilier les activités industrielles et le développement économique avec la préservation de l’environnement, des ressources et de la biodiversité. Ce qui signifie : solutionner les enjeux environnementaux afin de concevoir des matériaux, des procédés, ou des stratégies novatrices au service de l’humain, moins polluants, moins consommateurs d’énergie, recyclables, plus sûrs, de meilleures qualités et à moindre coût. Ainsi, les architectes scrutent la croissance des arbres pour construire des bâtiments plus solides et durables ; des urbanistes observent les fourmis pour résoudre les problèmes du trafic ; des ingénieurs s’inspirent des requins, hiboux, pélicans, pour améliorer avions et voitures.

Par Stéphanie Laskar-Reich

© Unsplash

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