- Art & création -
Opera Gallery
Entretien avec Jordan Lahmi, Directeur Opera Gallery Genève
Basée dans de nombreuses places stratégiques de la scène artistique mondiale, Opera Gallery offre aux artistes une visibilité internationale et aux collectionneurs un subtil éventail de talents émergeants et de pointures reconnues de l’art contemporain.
Comment est né Opera Gallery ?
L’aventure a débuté en 1994 avec l’ouverture simultanée de deux espaces d’exposition, à Paris et Singapour. L’idée a tout de suite été de présenter des artistes émergents aux côtés de signatures plus établies, ce que nous continuons de proposer aujourd’hui dans l’ensemble de nos galeries situées à Genève, Monaco, Londres, Beyrouth, Dubaï, Hong Kong, Séoul, Miami, Aspen, New York et bientôt Madrid.
Pourquoi avez-vous choisi le nom Opera Gallery ?
Notre vocation internationale exigeait un nom qui fonctionne dans toutes les langues. Le mot « Opera » répond parfaitement à cette exigence tout en signifiant « œuvre » en latin. De plus, le fondateur Gilles Dyan, est un grand passionné d’opéra, et la première galerie parisienne se situait juste à côté de l’Opéra Garnier… Pour toutes ces raisons, ce nom fut une évidence !
Comment se passe votre collaboration avec les artistes ?
Nous les accompagnons afin de les promouvoir, de mettre leurs œuvres à l’avant de la scène artistique et de les guider dans leurs évolutions. Nous les conseillons, nous les soutenons, nous les stimulons aussi, parfois. Il nous arrive même de les critiquer, mais nous admirons tous les artistes que nous représentons. Nous suivons certains d’entre eux depuis plus de vingt ans donc forcément, avec le temps, nous tissons des liens humains qui dépassent le « pur professionnel » et qui comptent tout autant que nos relations d’affaires. Et plus la confiance s’installe entre nous, plus la collaboration devient fructueuse.
Quels types de collectionneurs touchez-vous ?
Nous accueillons des visiteurs très divers, car nous avons à cœur de faire rayonner l’art à grande échelle. Nous accordons beaucoup d’attention à la qualité des œuvres que nous proposons, car c’est une clé déterminante pour fidéliser le public. Dans nos galeries, nous rencontrons donc aussi bien des amateurs que des collectionneurs avisés, des personnes qui viennent uniquement pour le plaisir des yeux et de l’esprit, d’autres qui entrent dans le but d’acheter. Nous respectons autant les uns que les autres. Si les plus aguerris savent exactement ce qu’ils veulent, les plus novices en la matière ont besoin d’être conseillés et accompagnés dans leurs choix avant de devenir, eux aussi, des collectionneurs avisés qui pour certains, posséderont des collections muséales.
Sont-ils différents d’une place à l’autre de la scène internationale ?
Ils le sont de moins en moins. Le public du marché de l’art s’est considérablement élargi et est de plus en plus averti. Les nouvelles technologies ont largement contribué à mondialiser l’art. Même si rien ne vaut l’expérience physique d’une œuvre, il est maintenant possible de tout découvrir sur internet et les réseaux sociaux. Durant la pandémie, à l’instar des grandes maisons de ventes, nous avons d’ailleurs créé des « viewing rooms » et des expositions virtuelles qui ont fortement développé la visibilité internationale de nos artistes.
Quelles sont les grandes tendances du marché et comment le voyez-vous évoluer dans les années à venir ?
Le marché de l’art se porte extrêmement bien, en témoignent les dernières ventes des grosses maisons d’enchères. Cette bonne santé se vérifie tant pour les œuvres contemporaines, dont certaines atteignent des prix stratosphériques, que pour celles des artistes établis. De notre côté, alors que la majeure partie de nos espaces étaient fermés durant la crise sanitaire, nous avons réalisé d’excellents résultats et l’avenir se présente tout aussi florissant. Les ventes en ligne, qui ont explosé durant la pandémie, continuent de croître. La digitalisation des ventes et des œuvres s’installe durablement, notamment avec l’apparition des plate-formes « NFT » et des ventes en cryptomonnaies. Pour autant, à l’heure où le marché s’emballe, je pense que notre rôle de conseil auprès des collectionneurs et des artistes est plus important que jamais.
Vous exposez des œuvres exceptionnelles à La Réserve Genève et à La Réserve Paris. Comment avez-vous eu l’idée de proposer cette expérience ?
Ces établissements sont de très beaux écrins pour nos œuvres et de magnifiques alternatives d’exposition. Le public aime côtoyer l’art au cœur d’espaces de vie. L’appréhension d’une œuvre est très différente selon le lieu où on la rencontre. L’espace, la lumière, les qualités tactiles, olfactives des matériaux et de l’environnement fournissent au spectateur une expérience complètement différente de celle de la galerie ou du musée, extrêmement intéressante, et très appréciée.
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Propos recueillis par Michèle Wouters
Photo © P. Bitz
Love (Gold faces – Red sides), 1966-2000
© DRobert INDIANA . Painted aluminum . 182.9 x 182.9 cm . La Réserve Genève – été 2019
Clio Dorada, 2018
© Manolo VALDÉS . Bronze with gold patina . 114 x 255 x 90 cm . La Réserve Genève – été 2019
Out of Sight, Out of Mind, 2003
© Tony CRAGG . Bronze . 300 x 135 x 150 cm . La Réserve Genève – été 2019
Adam et Eve, 1985
© Niki de SAINT PHALLE . Polyester et fibre de verre peinte . 154 x 185 x 158 cm . La Réserve Paris – automne 2022
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