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- Cinéma -

Rencontre
du 7e art de Lausanne

L'hommage au cinéma
par Vincent Perez

Chaque année, au moins de mars, les Rencontres du 7e Art célèbrent le cinéma autour d’un festival sans compétition, où le spectateur (re)découvre des œuvres majeures et partage sa passion avec de prestigieux invités, venus des quatre coins de la planète.

En rendant hommage au cinéma avec un grand C, déconnecté de toute temporalité et de tous enjeux industriels, ce festival affirme un positionnement résolument artistique…

Absolument. Si le cinéma est une industrie, il est avant tout un art. J’aime l’idée d’un festival qui valorise les créateurs. Ceux qui explorent, recherchent, inventent. Ceux dont les films font écho aux époques et à leurs utopies. Ceux qui racontent des histoires qui nous font rire ou pleurer. Ceux qui nous prennent par la main et nous emmènent dans leurs univers poétiques, à l’instar des géniaux Tarkovsky, Bergman, Antonioni ou Bresson.

Comment vous est venue l’idée de ces Rencontres du 7e Art, et pourquoi à Lausanne ?

J’y suis né ! Lausanne abrite une formidable école de cinéma : l’ECAL, ainsi que la sixième plus grande cinémathèque au monde, dont les archives viennent de déménager à Penthaz : mon village d’origine. Tout cela m’a parlé. Et je me suis dit qu’il y avait matière à imaginer un très beau festival, dans le cadre somptueux de la Riviera vaudoise. Je me suis donc attelé à ce pari fou. Et je suis fier de ce qui a déjà été accompli. Nous avons reçu des invités incroyables, comme Joel Cohen, Léa Seydoux, Matt Dillon, Christopher Walken, Jean-Jacques Annaud, Willem Dafoe et tant d’autres. Ils ont présenté des films, animé des Master Class, attiré des foules et fait briller la ville de Lausanne.

Quelles sont les particularités de cet événement ?

C’est un festival sans compétition, qui a vocation à célébrer le cinéma et à rendre hommage à des figures marquantes. Chaque année, nous remettons un « Chaplin » à l’un de nos invités et offrons le « Trophée des Rencontres » à un artiste suisse, réalisateur ou acteur. Nous organisons aussi des tables rondes entre professionnels. Ce que le public aime par dessus tout : c’est assister aux projections aux côtés d’invités de marques. Visionner Voyage au bout de l’enfer de Michael Cimino, sur grand écran, présenté par l’acteur Christopher Walken, puis dialoguer avec lui durant une heure, est une expérience magique et inoubliable.

À titre personnel, comment savez-vous que vous vous trouvez face à un grand film ?

Je ne le sais jamais tout de suite. J’ai besoin qu’il fasse son chemin en moi. Ce n’est que deux à trois jours après son visionnage que je réalise l’importance qu’il a pour moi. Il est des films que l’on rejette sur le moment, puis qui ne cessent de nous habiter. D’autres qui nous séduisent dans l’instant et s’envolent aussitôt de nos mémoires. Pour moi, c’est le temps qui donne sa force à un film.

Comment se porte le cinéma suisse ?

Il est en grande forme ! D’excellents réalisateurs apparaissent chaque année, parmi lesquels Elie Grappe qui a signé le merveilleux Olga retraçant l’histoire d’une gymnaste ukrainienne, ou encore Ursula Meyer qui a créé L’enfant d’en haut, avec Léa Seydoux.

Les plate-formes sont-elles une source de danger, de banalisation du cinéma, ou le terreau de nouvelles opportunités ?

Un peu tout cela. Les séries permettent aux acteurs et aux techniciens de travailler énormément, en cela elles régénèrent l’industrie. Elles poussent également le cinéma à se redéfinir, à se réinventer. Certes, la pandémie a freiné la fréquentation des salles et accéléré celle des plateformes, mais je suis persuadé que la magie va réopérer. Rien ne vaut l’émotion de l’expérience vécue quand la lumière s’éteint, et que s’allume le grand écran.


Propos recueillis par Michèle Wouters
Photo © A. Abrar

Des invités prestigieux

Léa Seydoux
© P. Vogel

Jean Dujardin
© A. Abrar

Marthe Keller
© A. Abrar

Joel Cohen
© A. Abrar

Golshifteh Farahani
© A. Abrar

Golshifteh Farahani
© A. Abrar

Rossy de Palma
© A. Abrar

Matt Dillon
© L. Gessler

Atiq Rahimi
© A. Abrar

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