La Réserve Magazine Rethinking Luxury

Comment en êtes-vous venu à explorer le glitch ?
Il y a environ huit ans, l’un de mes amis photographe m’a montré les glitches provoqués par sa carte mémoire endommagée. J’ai trouvé cela tellement fascinant que j’ai eu envie de créer ces erreurs moi-même, en entrant dans le code des images.

Votre processus créatif est-il un secret bien gardé ?
Pas du tout, le « glitch » est une culture très ouverte et ses adeptes n’hésitent pas à partager leurs secrets de fabrication.

Alors, pouvez-vous décrypter le processus de réalisation d’une de vos séries ?
« Hartford Fashion Week 3 » par exemple…
Bien sûr, j’ai réalisé ces images grâce à un logiciel permettant de transférer les photos en un fichier 3D. Je me suis amusé à les découper en couches séparées, que j’ai ouvertes dans le code de l’éditeur. Chacune a réagi différemment. Certaines ont

généré des erreurs numériques, d’autres pas. Le résultat ressemble à d’étranges collages, fascinants d’imperfections. Mon travail est une collaboration artistique avec la technologie.

Qu’est-ce que votre démarche raconte de notre époque ?
Je suis obsédé par l’idée que nous sommes coincés dans des systèmes (politiques, économiques, climatiques…) destinés à ne pas fonctionner. à travers mon langage visuel, je tente de montrer l’inattendue beauté qui surgit lorsque l’on repousse les limites et que l’on s’affranchit des « codes ».

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www.sabatobox.com

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Propos recueillis par Michèle Wouters