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- Musique -

Imany,

couleur passion

Mannequin à New York puis musicienne sur les scènes parisiennes, Imany distille de sa voix grave une "soul" captivante et élégante. En 2011, son premier album lui vaut deux nominations aux Victoires de la Musique et plusieurs disques de platine. Depuis quelques semaines, les ondes diffusent les notes envoutantes de son nouvel opus ; fascinant. 

Si l’on comparait le timbre de votre voix et l’humeur de votre musique à des couleurs, quelles seraient-elles ?
Ma voix est rouge comme la passion, le feu et l’énergie ! Tandis que ma musique est violette, car hybride... Ni tout à fait bleue ni tout à fait pourpre, elle mélange les influences et les histoires de tous ces gens que je regarde vivre, sans jamais m’en lasser, et qui n’en finissent pas de me nourrir.

Ce sont les gens qui vous inspirent ?

Oui, depuis toute petite j’observe et j’écoute beaucoup. J’aime attraper des instants, des photographies de vie, puis inventer des histoires. L’humain, ses chemins et ses parcours m’intéressent plus que tout.

Quelle est la plus belle qualité humaine ?

La gentillesse. Souvent perçue comme une faiblesse, elle est au contraire une force qui me touche énormément. Il est beaucoup plus courageux d’être gentil face à la mesquinerie et la méchanceté, que méfiant et sarcastique. La douceur, la pureté, voire la naïveté, sont ce qu’il y a de plus beau chez les gens.

Vous sentez-vous libre de composer, sans vous plier aux dictats du marché ?

Absolument. Je ne fais pas ce métier pour être numéro 1 à la radio. Ce qui m’intéresse est d’écrire la plus jolie chanson possible, ce qui n’est pas facile ! Je crois que la seule façon d’atteindre le cœur des gens est de rester soi-même. Cela ne signifie pas immobile. On peut avancer et évoluer en restant soi. D’ailleurs mon second album est assez différent du premier.

Vous avez pris le temps de l’écrire.

Oui. Dans la vie j’aime aller vite. Je suis un vrai bélier - ce qui explique d’ailleurs que j’assimile ma personnalité et mon tempérament à la couleur rouge ! - mais lorsqu’il s’agit de composer, je trouve que rien de bon ne se fait dans la précipitation. De plus, pour mon deuxième album les enjeux étaient très élevés, j’ai donc pris le temps nécessaire.

Le studio et la scène sont des moments très différents, qu’appréciez-vous en chacun ?

J’aime le côté « laboratoire » du studio où les concepts et les idées éclosent au contact des musiciens, où les inspirations les plus étonnantes surgissent. Sur scène, c’est le contraire. Nous connaissons les chansons et maîtrisons le show. La seule inconnue est le public. Et lorsque nous nous connectons à lui, il se passe quelque chose d’inexplicable, à la limite du mystique. Tous les artistes vous le diront ; nous pouvons être au fond du lit avec 40° de fièvre avant de monter sur scène, une fois sur les planches, nous sommes portés par une force incroyable, qui nous tient debout. C’est magique !

Vous accordez beaucoup de soin aux images de vos clips, très personnelles...

Les images racontent beaucoup de nous. Le choix d’un photographe, d’un réalisateur, d’une colorimétrie particulière ou d’une typographie dé nissent qui l’on est. A fortiori dans un monde noyé d’images, il est important d’avoir une empreinte.

Vous utilisez volontiers votre notoriété pour passer des messages. Quels combats vous tiennent à cœur ?
Je préférerais ne pas avoir à me battre, mais je crois qu’il le faut. La misère gagne du terrain, la condition des femmes dans le monde reste préoccupante, sans parler de celle des enfants, plus grave que jamais. Nous ne devons jamais nous habituer à vivre avec l’injustice, au risque de nous déshumaniser.

Quel projet vous tient à cœur ?

Le clip de mon single « There were tears », sorti récemment, est très important pour moi. Il rend hommage aux grandes gures qui ont lutté contre les injustices de ce monde : Mandela, Gandhi, Sœur Emmanuelle, l’Abbé Pierre... Il est conçu comme un véritable lm, avec une histoire. Nous avons tout donné pour ce clip, et je suis fière du résultat.

Propos recueillis par Michèle Wouters

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