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#NoFilter
LE VRAI DU FAKE
Quelle place pour l’authenticité sur les réseaux sociaux ? Si presque tout le monde possède aujourd’hui son double numérique sur Facebook, Instagram, Snapshat ou Twitter, jusqu’où la copie est-elle fidèle à l’original ? Alors que les influenceurs millionnaires (en followers) perdent en crédibilité, l’authenticité digitale cherche un chemin.
Les réseaux sociaux font partie de la vie quotidienne pour beaucoup d’entre nous, outil rêvé pour rapprocher les anonymes et les célébrités, communiquer en temps réel, raconter sa vie et inviter ses amis à la partager. En 2017* pour la première fois, 1 habitant sur 2 sur la Terre accède à Internet. Sur ces 3,8 milliards d’internautes, 3 milliards utilisent les réseaux sociaux. Malgré les mises en cause actuelles, Facebook reste largement en tête, avec plus de 2 milliards d’utilisateurs, suivi de YouTube avec 1,5 milliard. Comme toujours, après une phase d’apprentissage parfois hasardeuse, le public s’est pleinement approprié l’innovation.
LES DÉRIVES DU STORYTELLING
Il y a déjà quelques années, plusieurs voix se sont élevées pour révéler l’envers du décor et dénoncer avec humour les ravages des réseaux sociaux, la tyrannie des codes d’un monde so cool mais souvent faux. Entre les cadrages travaillés au millimètre et les retouches signées Photoshop, le grand show de l’ego est plus près d’un joli scénario pimpé au glamour que de la vérité. Beaucoup évoquent la pression sociale permanente, les comparaisons incessantes qui génèrent de la frustration, voire de la dépression. Parallèlement, les mouvements #nofilter et #iwakeuplikethis ont tenté de dénoncer cette vision idéalisée du monde. Mais pas facile d’assumer le retour au réel dans toute son authenticité : la preuve, on peut maintenant télécharger des filtres pour recréer un sublime effet #nofilter… Pourtant, pas de panique ! Au fil du temps, les digital natives
ont gagné en maturité et savent parfaitement comment fonctionne la fabrique des rêves. Le moi réel coexiste sans complexe avec le moi social. Un peu schizophrène, mais la génération des millennials n’est pas à un paradoxe près et sait prendre du recul face aux technologies.
TROP D’INFLUENCE TUE L’INFLUENCEUR
Toutes les plates-formes digitales ont leurs influenceurs stars, dont certains comptent autant de followers que la population de la Suisse ! Pour eux, le web est devenu un business et à mesure qu’ils gagnent en audience, ils perdent en authenticité. Selon une étude de février 2017**, le taux d’engagement des communautés des « petits » influenceurs de moins de 30 000 followers est supérieur de 60 % à celui des grandes références. Soupçonnés de connivence commerciale avec les marques, accusés d’être devenus des
professionnels du marketing, les millionnaires en followers souffrent… Face à eux, les micro-influenceurs revendiquent une démarche authentique, plus personnalisée et plus solidaire. Ils ont bien compris que les communautés avaient perdu leur naïveté originelle et n’étaient plus dupes du système. Pour eux, rien n’est plus important que d’être fidèle à soi-même et à ses convictions, surtout si elles sont pointues. Une « authentique attitude » où small is beautiful !
Par Anne-Marie Clerc
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* Chiffres Le Blog du Modérateur – 28 décembre 2017.
** Étude HelloSociety Media - MediaPost.
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