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LE STYLE

ALEXIS MABILLE

Espiègle, « happy » et délicieusement frivole, LA MODE D'ALEXIS MABILLE twiste les codes, se joue des styles et pétille sur les podiums.

 
 

Comment s’est éveillée votre passion pour la mode ?
Chez moi, la couture est une tradition familiale. Je manie l’aiguille depuis l’âge de six ans ! Avant même de commencer mes études, j’ai effectué un stage à l’atelier de la Maison Nina Ricci où je faisais des biais et ourlets pour des robes de princesses. Cela m’a fasciné. Plus tard, je suis entré chez Dior pour m’occuper des bijoux fantaisie auprès de John Galliano. J’y suis resté 10 ans, à une époque de pure folie et de projets délirants. En 2005, j’ai créé ma marque de vêtements en travaillant parallèlement sur les « accessoires » d’Yves Saint Laurent et de Lancôme...

Quels furent les premiers vêtements signés « Alexis Mabille » ?
Les pantalons mixtes ! Je trouvais les modèles « hommes » terriblement ennuyeux, ce qui m’a inspiré une collection conjuguant la créativité du vestiaire féminin avec les textures et technicités empruntées au « masculin ». J’adore voyager entre les univers ; retravailler un smoking avec des couleurs féminines, des matières souples et douces comme le crêpe, lui conserver sa structure en le rendant confortable et décontracté ; mélanger les codes…

Depuis 2010, vous êtes membre officiel de la Chambre Syndicale de la Haute Couture Parisienne. Cela a-t-il influé sur votre façon de travailler ?
L’essentiel de la différence réside dans le fait qu’en couture, nous pouvons passer beaucoup plus de temps sur un vêtement et nous permettre des choses irréalisables en prêt-à-porter. Le travail d’atelier est génial car il permet tous les excès. Rien ne bride la création, à part la date du défilé !


Votre authenticité est-elle le miroir de votre sincérité ?

Je suis forcément sincère car ayant créé ma propre griffe, je n’ai pas à endosser le « costume » d’un autre créateur. Je fais ce que j’aime avec les personnes que j’ai choisies, dans la franchise la plus totale. Alors forcément, ce que j’exprime est personnel, et le résultat authentique.

 
 

De quelle manière imaginez-vous vos collections ?
À l’inverse de certains designers qui ont besoin de lire beaucoup et d’accomplir des recherches sur un thème, moi, je crée tous azimuts. Je commence par dessiner des jupes, des robes et des pantalons. Puis une fois mon vestiaire imaginé, je travaille les couleurs, les broderies, les tissus et les imprimés. C’est alors que l’histoire et la cohérence de la collection se façonnent, naturellement, car il y a une logique inconsciente entre les idées. Mais j’ai besoin de liberté débridée au départ.

Comment est né votre très fameux nœud papillon ?
Au départ, je l’ai créé pour accessoiriser mes collections mixtes. Je ne pensais même pas le vendre. Mais il a tellement plu que j’en ai décliné plusieurs séries et nous avons été totalement dépassés par leurs succès. Tout le monde en voulait ! « Colette » en a réalisé des vitrines entières. Aujourd’hui, cela m’amuse beaucoup de voir cet accessoire qui était tombé en désuétude, porté par des jeunes de 20 ans !

Qu’est ce qui vous inspire chez une femme ?
Ses attitudes, sa personnalité. De l’“over glamour“ Dita Von Teese à la très décontractée Jane Birkin, j’aime celles qui s’assument et ont un caractère d’homme, même lorsqu’elles sont très maquillées !

Et laquelle rêveriez-vous d’habiller ?
La Reine d’Angleterre ! Ce serait amusant mais cela n’arrivera jamais, question de protocole. Mais je ne me plains pas, j’habille des femmes formidables.

Propos recueillis par Michèle Wouters


Collection Haute Couture Printemps/Eté 2018.
© D. Maitre

Collection Haute Couture Printemps/Eté 2018.
© D. Maitre

Collection Haute Couture Printemps/Eté 2018.
© D. Maitre

Collection Haute Couture Printemps/Eté 2018.
© D. Maitre

Collection Haute Couture Printemps/Eté 2018.
© D. Maitre

Collection Haute Couture Printemps/Eté 2018.
© D. Maitre

Collection Haute Couture Printemps/Eté 2018.
© D. Maitre

Collection Haute Couture Printemps/Eté 2018.
© D. Maitre

Collection Haute Couture Printemps/Eté 2018.
© D. Maitre

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