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- Interview -

Terry de Gunzburg,

La "haute couleur" de la beauté 

A vingt ans, Terry de Gunzburg interrompt ses études de médecine pour entrer aux Beaux Arts. Entre temps, elle fait un crochet chez les sœurs Carita pour un stage de maquillage... et son destin s’emballe. De studios en podiums, elle rencontre Yves Saint Laurent avec lequel elle travaillera durant 15 ans. En 1998, elle crée sa propre marque, BY TERRY, référence internationale en matière de make-up.

Petite fille, vous aviez déjà la passion du maquillage ?

J’étais fascinée par les rouges à lèvres, les poudres et les crèmes de ma mère et de ma grand-mère. Mais ma vocation est vraiment née chez les sœurs Carita. Elles avaient repéré chez moi un style « minimaliste sophistiqué » et un soir, elles m’ont envoyée au pied levé sur une séance de shooting pour le magazine Vogue. Tout s’est alors enchaîné.

Vous avez une signature beauté très personnelle. Quels sont vos fondamentaux ?
J’aime infiniment la couleur, maniée avec rigueur et précision. Et je déteste les maquillages excessifs. Mes fondamentaux sont un teint absolument parfait, qui laisse apparaître les vibrations et le grain de la peau ; une bouche impeccablement maquillée ; des cils travaillés un à un afin d’ouvrir le regard, des sourcils bien dessinés et un coup de blush pour la fraîcheur et la bonne mine. Mon maître mot est l’éclat. J’aime que les textures et les couleurs, même vives, soient en osmose totale avec le visage et n’apparaissent pas comme des corps étrangers. Ou alors, il faut les porter comme des accessoires de mode. J’aime aussi cette extravagance.

Dans le privé, vous arrive-t-il de donner un conseil « beauté » ?
Rarement, car je sais à quel point le maquillage peut être une protection, une armure. Mais il est vrai que parfois, je ne peux m’empêcher de déshabiller un visage et de suggérer à une femme de mettre moins de blush ou de fond de teint.

Le maquillage a-t-il le pouvoir de rendre belles toutes les femmes ?
Ce serait une erreur de le croire, il y a une vraie inégalité devant la beauté, mais toutes peuvent trouver leur style, ce qui est beaucoup plus important. Yves Saint Laurent se plaisait à répéter que l’essentiel est de « cultiver son style, sans se préoccuper des dictats de la mode ».

Votre marque, By Terry, développe une approche « couture » de la beauté.
J’ai inventé le concept de « Haute Couleur », qui est à la beauté ce que la haute couture est à la mode. Et toutes les huit semaines, je sors une collection de mes inspirations chromatiques en série très limitée ; c’est mon défilé « haute couture » à moi ! Pour les clientes qui le souhaitent, je crée également des fards sur mesure, adaptant au « micron près » la texture et la teinte qui conviennent à leurs carnations, à leurs types de peaux et à leurs visages. C’est un luxe fou... et tellement agréable !

Votre nouvel espace situé, à la Galerie Véro-Dodat, re ète votre amour de la cosmétique, de la couleur mais aussi de l’architecture d’intérieur...
C’est un peu ma maison. Je l’ai imaginée dans un esprit « life style ». On y trouve mes meubles, mes collections, des objets, des accessoires, des bijoux que j’aime comme les sautoirs « Preciosity » de Loulou de la Falaise. Je rêvais d’un endroit où décliner toutes mes passions et tous les aspects de la féminité, autour de la couleur.

Propos recueillis par Michèle Wouters

 

©Rparente

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